UK Weather Welcome Students

Il faisait trop chaud, puis tout ces corps entassés autour de plats de nourritures gratuits, « Welcome Students » ok, mais trop de bruit, trop de monde, trop de petits groupes hermétiques, qui se regardent, font semblent de ne pas se voir, se croisent, se frôlent, se toisent, et font semblant que les autres n’existent pas.
Je suis sorti. Comme toutes les fois où je fais semblant de m’intéresser à une soirée étudiante, que je quitte peu de temps après mon arrivée. Autre chose à faire que de la figuration, autre chose à faire que de perdre mon temps.

Retour dans le froid, enfin. Le campus sous un ciel noir devient réellement beau. Ma voiture est garée du coté de l’aérodrome, près des avions, du pôle ingénieur, et je suis du coté du « friendly bar », coté pôle management. Ok. Il pleut. Très bien.

La plupart des bâtiments sont en briques, et le jeune bitume complètement noir. Je me retrouve seul, dans l’assourdissant silence de la pluie qui tombe et retombe encore plus fort. Partout l’eau s’infiltre, mes cheveux se gorgent, ça faisait si longtemps..

Une claque humide, un réveil soudain, qui nous rappelle, simplement, qu’on est vivant, et qu’on vis pour ce genre d’instants. Marre des organisations, marre des conventions, marre des fausses réunions. Juste envie de voir des images qu’on ne peut pas photographier, de vivre des moments imprévus, et de rappeler, que non, on n’est pas saisissable, et qu’on ne le sera jamais.

Je voulais encore plus d’eau, encore plus de bruit, que mon jeans continue de se gorger comme une éponge, que ça ruisselle sur mon front, tout en marchant paisiblement, sur les parkings vidés de leurs voitures, entre les bâtiments rouges. Quand toutes les couleurs se désaturent d’elles mêmes, qu’il est si beau d’être dehors. Et on croise encore quelques sinistres idiots qui se pressent, la tête baissée, courant presque, aller s’entasser dans une conserve d’hypocrisie.

Minutes à emporter pour soit, instants volés pour toujours, et fin de l’apnée quand on rentre dans la voiture, que la porte se claque, et que tout n’est plus qu’un bruit transmis par les vitres. Le bruit qui importe plus que tout.

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