Alice In Wonderland

Voilà un film que j’attendais depuis au moins 9 mois. Et comme souvent dans ces cas là, grande déception. Il faut dire qu’un film produit et distribué par Walt Disney Pictures, avec un budget de 200 M$, ça s’annonçait très mal, mais je ne m’attendais pas à un film si impersonnel de la part de ce réalisateur.

Surtout que de bon ingrédients étaient présents : le duo avec Johnny Depp (équivalent pour moi avec le non moins excellant duo David Fincher – Brad Pitt), des collaborateurs de toujours comme Danny Elfman, Helena Bonham Carter, et le même directeur de la photographie que Sweeney Todd : Dariusz Wolski. De plus, l’univers d’Alice avait déjà fait l’objet de remake très noir et malsain dans le jeu vidéo, comme le très bon American McGee’s Alice dont je ne résiste pas à l’envie de vous montrer le trailer :

Comme le montre le trailer de ce jeu sublime, les thèmes traités sont plus noirs, dérangeants, et on y retrouve une forme de peur. En parti grâce au thème de la folie. On quitte le conte pour enfants pour le domaine du conte pour adultes (comme peut l’être le merveilleux Labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro).

Revenons au film de Burton, bien qu’il était un peu prévisible (Disney touch) qu’on n’allait pas avoir droit à ce genre de remake, je suis tout de même surpris de l’ambiance générale du film. Emasculer le chat du Cheshire en le rendant aimable, sympathique, et pire que tout, gentil est pour moi une véritable hérésie. Le Lapin Blanc et autres personnages, pourraient aussi être un peu plus poussif, voir excessif. Il n’en est rien. Au final j’ai eu la désagréable impression de voir une quelconque adaptation pilotée par Hollywood, donc manichéenne, simpliste, aux figures sans personnalités, avec une trame narrative affligeante : situation initiale, élément perturbateur, péripéties, duel épique, situation finale.
Il est vrai que Burton n’est pas forcément connu pour l’originalité de sa narration, mais se retrouver avec un script aussi pauvre qu’Avatar de James Cameron, sans en avoir les qualités (travail sur le monde/bestiaire, démo technologique, thèmes traitant de révolutions actuelles (Réalité Virtuelle, Réalité Augmentée, etc)) est pour le moins désolant.

On peine même à retrouver l’univers graphique de Burton, qui je le rappelle a commencé sa carrière en étant dessinateur à Disney, il y a bien sûr quelques damiers noir et blanc ici ou là (comme le plafond à travers lequel passe Alice en tombant dans le trou – sans doutes ma scène préférée), mais sinon je ne retrouve pas trop l’esprit de Burton dans le reste. Dommage.

Pour finir, la stéréoscopie (appelé vulgairement « 3D ») me laisse encore une fois une sensation un peu particulière, j’aime et je n’aime pas à la fois, mais c’est pour moi un aspect « extérieur », et j’en parlerai plus en détail dans un autre post. Mais ça n’a pas forcément amélioré ma mauvaise impression sur le film…

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